Image: © IRD, Joël Orempuller
Pour obtenir de plus amples informations sur les algues comestibles, veuillez télécharger la fiche d’information élaborée par Réseau d’aires marines gérées localement (Locally-Managed Marine Area Network) et la CPS.
Si vous constatez une diminution de vos captures ou si vous vous inquiétez du sort des populations d'algues comestibles, voici quelques-unes des mesures prioritaires qui peuvent être envisagées au niveau communautaire, en complément de la réglementation nationale :
Règles « Fish Smart »
Quotas
Laisser sur place ou replanter un fragment de chaque algue. Les algues, les Caulerpa par exemple, peuvent se régénérer à partir de petits fragments de plantes, qu’on peut laisser sur le site de collecte ou « replanter » dans des crevasses avoisinantes sur le récif. On peut organiser des réunions de village ou des ateliers pour encourager les ramasseurs à adopter cette pratique. Aux Fidji, traditionnellement, les femmes qui ramassent des Caulerpa cueillent uniquement les pousses supérieures en forme de grappes de raisin et prennent soin de laisser les stipes horizontaux (les « tiges »), pour que la plante se régénère.


Interdictions temporaires (rotation de l’activité de pêche)
Mettre en place un système de rotation des zones de collecte. On peut diviser la zone de collecte d’une communauté en zones plus petites qui seront exploitées chacune à leur tour. Si, par exemple, ces petites zones sont au nombre de trois, la collecte d’algues peut être interdite dans une zone pendant deux mois pour permettre aux plantes de se régénérer. Pendant ce temps, la collecte est autorisée dans les deux autres zones. Chaque zone serait ainsi fermée pendant deux mois tour à tour.
Techniques de pêche
En Océanie, ce sont souvent les femmes qui collectent et commercialisent les algues comestibles. Le travail peut aussi être réparti entre plusieurs familles et groupes de villageois. Dans certaines cultures, les sites spécifiques de collecte sont un savoir familial gardé secret qui se transmet de génération en génération.
Étant donné que les algues abondent dans des eaux peu profondes, elles constituent une source d’aliments importante lorsque le temps est trop mauvais pour pouvoir sortir pêcher en mer. Elles sont riches en fibres alimentaires, en vitamines et en minéraux et contiennent peu de matières grasses.
Mesures de gestion dans la région
La collecte d’algues ne fait l’objet d’aucune réglementation nationale en Océanie. Il est préférable de confier la gestion de cette ressource aux communautés de pêcheurs.
Il existe plus de 500 variétés d’algues dans les mers bordant les îles du Pacifique, dont 20 % peut-être sont consommées par les populations. Seules quelques variétés sont mentionnées ici, mais un guide détaillé est disponible auprès de la CPS.
Les algues sont des plantes aux usages multiples : elles entrent dans l’alimentation humaine et animale, ont des vertus médicinales et sont utilisées pour faire du paillage ou de l’engrais. Toutes les plantes représentées ci-dessus (sauf Halimeda, chargée de calcaire, qui joue un rôle important dans la formation des sédiments et du sable des plages) sont consommées comme légume ou condiment. Caulerpa, Gracilaria et Hypnea sont couramment consommées et même des variétés plus coriaces comme la sargasse et la padine sont utilisées pour faire du thé et des soupes.
Certaines espèces exotiques ont été introduites dans le Pacifique. Eucheuma et sa cousine Kappaphycus ont été introduites et sont cultivées dans plusieurs régions pour en extraire la carraghénane, agent épaississant utilisé dans des produits comme le dentifrice et la crème glacée. Une espèce exotique d’Hypnea (Hypnea musciformis) a été introduite dans la baie de Kaneohe en 1974 en vue du développement de l’algoculture et s’est rapidement répandue partout à Hawaii. En plus des espèces du genre Eucheuma, plusieurs algues locales pourraient être cultivées.
Outre le genre Eucheuma, les espèces représentées dans l’illustration sont naturellement présentes et ont une large répartition dans les îles du Pacifique tropical. Quelques variétés, comme Hypnea et Gracilaria, se développent dans les zones abritées d’arrière-récif, alors que d’autres, comme Caulerpa, abondent dans des eaux plus mouvementées.
Contrairement aux plantes terrestres qui puisent leurs nutriments dans le sol à travers leurs racines, les algues absorbent les nutriments présents dans l’eau de mer. Certaines algues brunes, Sargassum en particulier, se développent rapidement dans les zones côtières riches en nutriments, surtout lors de la saison humide, et étouffent le corail. Ce problème se pose essentiellement lorsque les animaux marins friands d’algues (oursins, escargots de mer et poissons herbivores comme les siganidés) ont été surpêchés.
La reproduction chez les algues varie d’une espèce à l’autre et est souvent compliquée. Le mode de reproduction le plus simple est la reproduction asexuée : des bouts de plantes se détachent et se développent en une nouvelle plante. Certains fragments se brisent lors de tempêtes et dérivent sur de longues distances avant de se déposer et de se développer. Toutes ces plantes sont des clones, ce qui veut dire qu’elles sont génétiquement identiques aux algues mères et entre elles.
Les algues peuvent aussi se reproduire par voie sexuée : elles produisent des organismes mâles et femelles appelés gamétophytes qui libèrent du sperme et des œufs dans la mer. Une fois fécondés, les œufs se développent et donnent de nouvelles algues.
Les algues peuvent se développer très rapidement. Dans des conditions favorables, certaines espèces de Caulerpa par exemple poussent de 2 cm environ par jour. Certaines algues, dites annuelles, vivent moins d’un an, tandis que d’autres peuvent atteindre dix ans.
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Pour obtenir de plus amples informations sur les algues comestibles, veuillez télécharger la fiche d’information qui leur est consacrée.

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