Image: © Matthieu Juncker
Pour obtenir de plus amples informations sur les carangues, veuillez télécharger la fiche d’information élaborée par le Réseau d’aires marines gérées localement (Locally-Managed Marine Area Network) et la CPS.
Si vous constatez une diminution de vos captures ou si vous vous inquiétez du sort des populations de carangues, voici quelques-unes des mesures prioritaires qui peuvent être envisagées au niveau communautaire, en complément de la réglementation nationale :
Règles « Fish Smart »
Interdictions temporaires
Interdire la pêche au plus fort de la saison de reproduction, ce qui peut nécessiter plusieurs fermetures de brève durée au moment où les carangues se rassemblent, éventuellement en fonction du cycle lunaire.


Zones taboues
Interdire la pêche sur les sites de reproduction connus, qui peuvent se situer sur les pentes externes du récif ou dans les passes : les larves dérivantes produites sur ces sites iront probablement s’établir sur d’autres récifs, y compris sur des lieux de pêche, en particulier dans les secteurs qui se trouvent sous le courant.
Restrictions relatives aux engins de pêche
Interdire les techniques de pêche trop efficaces, telles que les filets maillants.
Interdire les filets maillants à petite maille : l’application d’un maillage minimal peut donner aux petits poissons la possibilité de s’échapper et d’atteindre leur taille de reproduction.

Bon à savoir : les carangues parcourent généralement de longues distances pour rejoindre leurs sites de reproduction
La création de réserves (zones interdites à la pêche) gérées à l’échelon communautaire n’est pas une solution pour protéger les carangues, qui se déplacent de récif en récif et qui parcourent souvent de longues distances pour se rendre sur les sites de reproduction. Toutefois, beaucoup de pêcheurs locaux possèdent certaines connaissances sur le lieu et la période de rassemblement des reproducteurs, ce qui permet d’appliquer des fermetures saisonnières et de créer des zones taboues.
Techniques de pêche
La carangue se pêche au lancer et à la traîne avec des leurres artificiels, des turluttes et des appâts naturels. Les filets maillants, les éperviers et diverses sortes de pièges sont également utilisés. La carangue est aussi très prisée par les adeptes de la pêche sportive.
Certaines espèces de carangues sont réputées ciguatoxiques (voir le glossaire du Guide d’utilisation des fiches d’information).
Mesures de gestion dans la région
Plusieurs pays océaniens ont fixé des tailles minimales de capture pour la pêche de la carangue (variant de 25 à 30 cm, de la pointe du museau au milieu de la queue).
Bien que des tailles minimales distinctes soient parfois fixées pour les chinchards et les carangues de plus petite taille, dans la plupart des cas, il n’est pas fait mention de l’espèce particulière de carangidé à laquelle s’applique la réglementation. Compte tenu des variations de tailles entre les différentes espèces, ces limites ne permettent pas aux espèces de plus grande taille d’atteindre leur taille de reproduction. Pour qu’une telle mesure soit efficace, il faut fixer des tailles minimales par espèce.
Certains services des pêches ont la capacité de décréter des périodes de fermeture de la pêche, mais ce type de mesure peut se révéler difficilement applicable dans des régions distinctes où les carangues ne se reproduisent pas toutes au même moment ni sur les mêmes sites.
Quelques espèces

La famille des carangidés compte quelque 200 espèces différentes de carangues, comètes et chinchards que l’on retrouve dans tous les océans du monde.
De nombreuses espèces de carangues de moyenne à grande taille sont présentes dans l’ensemble de l’océan Pacifique jusqu’à Hawaii, comme la carangue des îles (Carangoides orthogrammus) (qui peut mesurer jusqu’à 75 cm), la carangue bleue (Caranx melampygus) (90 cm), la carangue vorace (Caranx sexfasciatus) (150 cm) et la carangue têtue (Caranx ignobilis) (160 cm).
La plupart des carangues vivent dans des habitats très diversifiés, aussi bien au large que près des côtes, et notamment sur les récifs coralliens. On trouve parfois des juvéniles dans les eaux saumâtres à l’embouchure des rivières. De nombreuses espèces sont actives la nuit et trouvent leur nourriture en pleine eau ainsi que sur les fonds marins.
La carangue nage très vite et chasse les petits poissons. Certaines espèces creusent le fond de la mer à la recherche de vers, de crevettes, de crabes et d’autres petits animaux fouisseurs. La carangue a de petites dents et gobe généralement sa proie.
Les carangues sont unisexuées. Beaucoup d’espèces communes semblent atteindre leur maturité sexuelle entre 35 et 56 % de leur taille maximale. La carangue têtue, par exemple, peut mesurer jusqu’à 160 cm, pour un poids de 80 kg et une durée de vie moyenne de 24 ans ; elle arrive à maturité sexuelle lorsqu’elle mesure entre 60 et 95 cm environ, entre l’âge de 3 et 5 ans. La carangue bleue, qui est plus petite, peut atteindre la taille de 90 cm ; elle arrive à maturité sexuelle vers l’âge de 2 ans, quand elle mesure entre 30 et 40 cm.
De nombreuses espèces parcourent de longues distances afin de se rassembler en grand nombre pour se reproduire (concentrations de reproducteurs). Ces lieux de regroupement (sites de reproduction) se situent généralement le long des pentes externes des récifs frangeants ou à proximité des passes. Ces rassemblements se déroulent souvent lorsque les eaux se réchauffent et sont parfois en relation avec le cycle lunaire.
Pendant la reproduction, chaque femelle pond des milliers d’œufs qui sont fécondés par le sperme émis par les mâles. Les œufs fécondés éclosent pour donner naissance à de très petits organismes flottants (les larves) qui dérivent au gré des courants pendant souvent plus d’un mois. Moins d’une larve sur mille survivra jusqu’au stade juvénile (jeune poisson).
Quand les larves se fixent et se transforment en juvéniles, il arrive qu’elles séjournent d’abord dans les eaux côtières peu profondes avant de se déplacer vers les zones récifales plus profondes, au fur et à mesure de leur croissance. Moins d’un juvénile sur cent survivra pendant les 2 à 5 ans qui sont nécessaires pour qu’il devienne un adulte mature.
Ressource(s) connexe(s)

Pour obtenir de plus amples informations sur les carangues, veuillez télécharger la fiche d’information qui leur est consacrée.