Mangroves

Image: © Phil's FirstPix

Pour obtenir de plus amples informations sur les mangroves, veuillez télécharger la fiche d’information élaborée par Réseau d’aires marines gérées localement (Locally-Managed Marine Area Network) et la CPS. 

Comment gérer et protéger les mangroves ?

Pour protéger les mangroves existantes, les autorités doivent limiter l’urbanisation des zones côtières et lutter contre la pollution. Pour cela, il faut :

mettre en place des réglementations interdisant la destruction ou la dégradation des mangroves, et les faire appliquer ; 

réduire la pollution causée par les décharges, les fermes et les industries ; 

exiger une étude d’impact environnemental pour tout nouveau projet de développement afin de réduire la dégradation des zones côtières ; 

veiller à ce que de larges tuyaux ou des tunnels soient installés sous les routes côtières pour permettre le mélange de l’eau de mer et de l’eau douce de ruissellement ;

créer des zones tampons entre les zones d’urbanisation côtière et les mangroves. 

Les communautés côtières pourraient préserver les mangroves, en les incluant dans les aires marines protégées placées sous leur responsabilité. Bien que la priorité soit à la protection des mangroves existantes, il pourrait être judicieux de revégétaliser certaines zones. Toutefois, avant tout projet de réhabilitation, il faut se poser les questions suivantes :

Pourquoi n’y a-t-il aucune mangrove dans cette zone ? La zone n’y est-elle pas favorable ? Les vagues et les courants sont-ils trop forts ? S’ils le sont, il est fort probable que les semis ne prennent pas. 

Si des palétuviers peuplaient la zone auparavant, pourquoi ont-ils disparu ? Ont-ils été coupés ? Si non, pourquoi sont-ils morts ? Peut-on remédier à la situation ? 

Pourquoi la zone n’a-t-elle pas été repeuplée naturellement par des plantules à la dérive ? Les courants sont-ils peu propices ou ont-ils changé ? Ou bien les conditions ne sont-elles pas favorables au développement d’une mangrove ? 

Une autorisation des pouvoirs publics est parfois nécessaire pour qu’un projet communautaire de replantation puisse être entrepris. Il est possible de demander conseil aux autorités locales, à des ONG ou à des organisations régionales.

Pour financer la protection et la réhabilitation des mangroves, les communautés peuvent organiser des visites guidées payantes permettant aux touristes de découvrir la mangrove à bord de pirogues ou le long de sentiers spécialement aménagés.

Qu’est-ce qu’une mangrove ?

Parmi les milliers d’essences d’arbres sur Terre, seules 80 environ sont capables de pousser dans l’eau salée. En dépit de cette particularité, ces arbres du bord de mer ne sont pas tous apparentés. Communément appelés « palétuviers », ils forment des forêts dénommées « mangroves ». 

Les palétuviers se sont adaptés aux sols inondés et vaseux sur lesquels ils poussent, en développant un système radiculaire aérien leur permettant d’absorber l’oxygène et de s’ancrer dans la vase. 
Dans le Pacifique, le nombre d’espèces de palétuviers décroît d’ouest en est : on compte 33 espèces différentes en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 25 aux Îles Salomon, 7 aux Fidji et 3 au Samoa. Aucune mangrove n’est naturellement présente dans les pays plus à l’est tels que les Îles Cook, mais on trouve des espèces introduites à Hawaii et probablement à Tahiti.

Pourquoi les mangroves sont-elles importantes ?

Les palétuviers absorbent et se nourrissent des nutriments contenus dans les eaux de ruissellement charriées en mer. Un hectare de mangrove peut produire plus de 18 tonnes de feuilles mortes par an. En se décomposant, ces feuilles mortes forment du détritus (particules de matière organique) dont se nourrissent beaucoup d’animaux, comme les vers, les crabes et certains poissons. Ces petits animaux constituent une ressource alimentaire pour de nombreuses espèces de gros poissons. Les trous creusés par les crabes permettent à l’eau riche en oxygène de pénétrer profondément dans la vasière. 
Les mangroves jouent un autre rôle essentiel : celui de nurseries, c’est-à-dire de zones où les petits de nombreuses espèces marines peuvent se développer à l’abri des prédateurs et grâce à l’abondance de nourriture. La matière nutritive produite dans les mangroves est acheminée vers les écosystèmes en aval et au large par les marées et les migrations de poissons. 
Les racines aériennes des palétuviers retiennent des particules et des sédiments, dont l’accumulation permet la consolidation et l’expansion des côtes. Au fur et à mesure de l’avancée du front de mangrove vers la mer, les nouvelles étendues de terre sont colonisées par d’autres plantes. Les mangroves sont de véritables pièges pour les amas de sédiments et de nutriments agglomérés (que l’on nomme flocs), les empêchant ainsi d’étouffer les petits coraux. Les mangroves protègent également les terres de la montée des eaux, ainsi que des tempêtes et des cyclones, dont l’intensité risque d’être accrue par le réchauffement climatique.