Image: © Matthieu Juncker
Pour obtenir de plus amples informations sur les lutjans, veuillez télécharger la fiche d’information élaborée par le Réseau d’aires marines gérées localement (Locally-Managed Marine Area Network) et la CPS.
Voici quelques-unes des mesures prioritaires qui peuvent être envisagées au niveau communautaire, en complément de la réglementation nationale :
Règles « Fish Smart »
Zones taboues
Interdire la pêche dans les zones connues de rassemblement de raies. Cette restriction est appropriée pour les espèces dont les frayères naturelles sont connues des pêcheurs locaux. De nombreuses espèces de raies et de pocheteaux forment des concentrations de reproducteurs éparses.


Interdictions temporaires
Interdire la pêche de raies durant les périodes de reproduction. Cette restriction est appropriée pour les espèces dont la période de reproduction est connue des communautés locales. La plupart des espèces se réunissent seulement une fois par an à un moment particulier qui pourrait être lié au cycle lunaire. .
Protection des écosystèmes marins
Développer l’écotourisme sur le thème de l’observation des raies pastenagues. De nombreux touristes sont prêts à payer pour venir observer des raies évoluer dans leur habitat naturel. Les raies peuvent être conditionnées pour rejoindre des sites de nourrissage particuliers.

Bon à savoir : les tailles minimales de capture ne sont pas forcément adaptées à la gestion des populations de raies et de pocheteaux
Chez la plupart des espèces de raies, les femelles parviennent à maturité lorsqu’elles ont déjà atteint une taille considérable et un âge avancé, si bien qu’une taille minimale de capture est difficilement applicable. De plus, il peut être dangereux de mesurer une raie à dard lorsqu’elle est fraîchement pêchée et se débat encore.
Bon à savoir : chaque année, les raies donnent naissance à un nombre limité de petits
Du fait qu’elles ont une croissance lente et ne produisent que peu de petits chaque année, les raies ne doivent pas être pêchées intensément.
Techniques de pêche
Les raies sont pêchées au moyen de harpons, et de lignes avec hameçons appâtés. Comme les requins, les raies retiennent l’urée (composé azoté présent dans l’urine de nombreux animaux) dans leur sang et leurs tissus. Elles doivent donc être saignées immédiatement après leur capture et leur chair doit être nettoyée et laissée à tremper.
Beaucoup d’espèces devraient être considérées comme dangereuses étant donné que leur dard est venimeux. Toutefois, en présence d’une personne marchant dans des eaux peu profondes, la plupart des raies dévient simplement leur route.
Quelques espèces

Plusieurs centaines d’espèces de poisson sont communément connues sous le nom de raies, pocheteaux, pastenagues et aigles de mer. Proches des requins, ces espèces possèdent un squelette cartilagineux résistant mais élastique. Elles ont cependant un corps aplati et des nageoires en forme d’ailes (nageoires pectorales). Contrairement aux ailerons de requins, ces « ailes » (qui constituent la plus grande partie comestible de l’animal) sont dépourvues de rayons cornés, utilisés pour la soupe d’ailerons. Les raies sont donc moins recherchées et exposées à la surpêche que les requins.
Plusieurs espèces sont consommées en Océanie, notamment la raie léopard, Aetobatus narinari, ainsi que la raie à points bleus, Dasyatis Kuhlii. La raie léopard, qui arbore de nombreuses taches blanches sur un corps bleu/vert foncé et possède une envergure de 2,5 m, est une espèce présente dans tout le bassin tropical indopacifique. La raie à points bleus, dont le corps marron est recouvert de points bleus et qui atteint une envergure de 35 cm, évolue sur les fonds sablonneux des récifs coralliens dans tout l’ouest du Pacifique.
La plupart des raies pastenagues possèdent un ou plusieurs dards recouverts d’une fine couche de peau où se concentre le venin de l’animal. Par le passé, certaines communautés océaniennes utilisaient les dards des raies pour fabriquer des pointes de flèches et de sagaies.
La plupart des espèces de raies se sont adaptées pour vivre au ras du sol marin. Pour aspirer de l’eau, elles actionnent de larges évents, appelés spiracles, là où la majorité des poissons utilisent leur bouche. De nombreuses espèces se nourrissent sur les fonds sablonneux meubles, même si les raies aigles, tout comme les raies manta géantes, remontent souvent la colonne d’eau pour se nourrir.
La plupart des espèces possèdent des dents massives et rondes qu’elles utilisent pour casser la coquille ou la carapace d’organismes de fond, tels que les escargots de mer, les clams, les huîtres et les crabes. Les raies s’alimentent aussi de vers, de crevettes et de certains poissons. Toutefois, la raie manta, espèce voisine, filtre l’eau pour manger de petits animaux (plancton).
En eaux tropicales, les petites raies pastenagues sont la proie des requins et des grandes espèces de poissons.
Les raies et pocheteaux sont des êtres unisexués à fécondation interne, c’est-à-dire que les mâles transfèrent le sperme à la femelle, qui donnera naissance à des petits vivants ou pondra de gros œufs brun-noir très résistants.
Les mâles possèdent deux organes copulateurs externes, appelés ptérygopodes, situés sous le corps. Lors de l’accouplement, le mâle (♂) utilise l’un de ses ptérygopodes pour transférer le sperme dans le cloaque (orifice urogénital) de la femelle (♀).
Chez la plupart des espèces, la femelle porte ses petits pendant environ 9 mois avant de donner naissance à 15 jeunes raies au plus, qui nageront et chasseront aux côtés de leur mère. Chez certaines espèces, notamment les pocheteaux, la femelle dépose des œufs résistants sur le fond marin. Les œufs (parfois appelés « bourse de sirène » ou « bourse du diable ») éclosent et laissent apparaître des raies juvéniles qui ont l’apparence d’adultes miniatures.
La plupart des raies et pocheteaux qui ont été étudiés ont une croissance lente, et on estime qu’un juvénile sur dix seulement survivra aux huit années nécessaires pour atteindre la maturité sexuelle. Leur durée de vie peut atteindre les 30 ans.
Ressource(s) connexe(s)

Pour obtenir de plus amples informations sur les raies, veuillez télécharger la fiche d’information qui leur est consacrée.